La Fièvre Méditerranéenne Familiale ou FMF, est la plus fréquente des Maladies Auto Inflammatoires monogéniques. (2)
On compte plus de 100 000 patients dans le monde, en France cela concerne entre 5 000 et 10 000 patients. (2)
La FMF est une maladie génétique du système immunitaire qui s'exprime par des accès de fièvre à répétition d’une durée de 6 à 72 heures en moyenne. Les accès de fièvre peuvent s’accompagner de douleurs abdominales intenses, de douleurs thoraciques et articulaires, voire d’arthrites spontanément résolutives. Les accès symptomatiques sont accompagnés d’une inflammation sanguine se traduisant par l’augmentation des marqueurs de l’inflammation (CRP élevée, polynucléose neutrophile). (1)
La FMF est plus fréquente chez les sujets originaires du pourtour méditerranéen ; ainsi connaître l’origine géographique de la famille du patient est important pour pouvoir évoquer le diagnostic. Les populations les plus touchées sont les Arméniens, Turcs, Juifs sépharades, Arabes de l’Est et de l’Ouest. D’autres populations sont aussi concernées, mais dans une moindre mesure : populations kurdes, druzes, libanaises, italiennes, grecques, juives ashkénazes et récemment japonaises. (1)
Même s’il s’agit d’une pathologie génétique, la notion familiale est de plus en plus rarement retrouvée du fait de la transmission récessive et de la diminution de la taille des familles. Bien qu'il s'agisse d'une maladie héréditaire autosomique récessive, les facteurs environnementaux sont aussi importants dans le déclenchement des crises : stress, fatigue, infections. (1)
Elle est associée à des mutations "gain de fonction" du gène MEFV (MEditerranean FeVer). (2)
Ces mutations entraînent un dysfonctionnement du système immunitaire inné qui se traduit par une sécrétion anormale de cytokine dont l'interleukine 1. Cette sécrétion cytokinique entraîne une augmentation non spécifique des protéines de la phase aiguë de l’inflammation (CRP, SAA, fibrinogène…) et est responsable des signes cliniques inflammatoires systémiques. (2)
Le diagnostic est basé sur un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques. Il peut être soutenu par une analyse génétique. Celle-ci peut s’effectuer dans plusieurs laboratoires en France. (1)
S’agissant d’une maladie autosomique récessive, la confirmation génétique de la FMF repose sur l’identification de deux allèles mutés du gène MEFV :
- soit une même mutation présente sur les 2 allèles (statut d’homozygote),
- soit deux mutations différentes présentes chacune sur un des deux allèles (statut d’hétérozygote composite). (1)
Le génotype (homozygote/hétérozygote composite) peut être confirmé par un phasage, c'est-à-dire une analyse de l’ADN des parents. La très grande majorité des mutations connues de MEFV sont des mutations faux-sens (changement d’un acide aminé). L’effet pathogène des mutations est très variable. Les mutations sont en général sur l’exon 10, la plus fréquente est la mutation M694V.
La principale complication de la FMF et la plus grave est l’amylose inflammatoire ou amylose secondaire ou amylose AA. (2)
Quelques cas exceptionnels de FMF se révèlent d’emblée par une amylose secondaire AA. (FMF dite « de phénotype II ») ; la FMF doit donc être évoquée devant une amylose secondaire inexpliquée. (2)
Références :
(1) PNDS Fièvre Méditerranéenne Familiale (Février 2013)
(2) Georgin-Lavialle S, et al. La fièvre méditerranéenne familiale. Rev Med Interne (2017), https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.02.005
Oct., 2023