1- Présentation de l’alcaptonurie
L’alcaptonurie est la 1ère maladie héréditaire identifiée comme une maladie métabolique, en 1902 (1). Il s’agit d’une maladie héréditaire extrêmement rare. Elle est due à un déficit enzymatique en oxydase homogentisique, résultant en une augmentation des concentrations d’acide homogentisique et de ses dérivés oxydés, qui conduit à une coloration foncée des urines après émission, une pigmentation gris bleue des sclérotiques et de l’hélix. Elle provoque également une maladie articulaire handicapante avec atteinte axiale et périphérique (arthropathie ochronotique) ainsi qu’une atteinte valvulaire cardiaque. (2)
La prévalence est estimée entre 1 et 9/1 000 000. (2)
Quelques cas sont diagnostiqués au cours de la petite enfance en raison de la coloration des urines, mais la plupart des cas sont dépistés à l’âge adulte.(1)
L’alcaptonurie est une maladie héréditaire autosomique récessive.
Le gène de l’oxydase homogentisique a été localisé sur le chromosome 3 (3q2).
Plus de 70 mutations interférant avec la structure de l’enzyme ont été décrites. (2)
Dans cette maladie, le déficit enzymatique primaire concerne l’oxydase homogentisique hépatique et rénale, ce qui entraîne une accumulation d’acide homogentisique et de son dérivé oxydé, l’acide benzoquinone acétique ; ce dernier serait le métabolite toxique et un précurseur immédiat du pigment ocre qui se dépose dans divers tissus, ainsi que dans les urines.
3. Conversion de l’homogentisate en maléylacétoacétate sous l’action de l’homogentisate dioxygénase, enzyme déficiente dans l’alcaptonurie.
Circonstances de survenue, présentation clinique et évolution
De nombreux sujets ignorent leur maladie jusqu’à l’âge adulte, en l’absence de symptômes. (2)
Les symptômes les plus habituels apparaissent à l’âge adulte, à partir de 20 ans voire plus tardivement et sont en relation avec une atteinte des cartilages et du tissu conjonctif. (2)
L’espérance de vie n’est pas réduite mais un déclin fonctionnel progressif est observé avec une perte de mobilité.
2- Diagnostic biologique (1,2)
Le diagnostic de la maladie est confirmé par mise en évidence dans les urines de métabolites de la tyrosine, en particulier la hawkinsine ; une élévation modérée du taux de tyrosine plasmatique et une excrétion urinaire accrue de 4-hydroxyphénylpyruvate et 4-hydroxyphényllactate sont possibles.
Références :
(1) Fernandes J et al. Inborn Metabolic Diseases 4th Edition. Springer 2006
(2) Orphanet - Le portail des maladies rares et des médicaments orphelins, 2010. Disponible en ligne sur le site Orphanet
Oct., 2023