L’amylose liée à la transthyrétine est une maladie génétique rare pouvant être fatale. Elle se manifeste principalement par des atteintes du système nerveux périphérique (sensoriel et moteur), neuropathies autonomes, atteintes gastro-intestinales, cardiopathies, néphropathies et dépôts ophtalmiques.
Il existe deux principaux types d’ATTR :
- L’ATTR héréditaire touche de nombreux organes et systèmes de l’organisme (cœur, système nerveux, tractus gastro-intestinal et rein).
- L’ATTR « sauvage » qui affecte principalement le cœur.
La prévalence moyenne mondiale est estimée à 1/1 000 000 avec environ 500 patients en France.
L’ATTR est caractérisée par un dépôt extracellulaire de substance amyloïde dans les tissus et organes.
La substance amyloïde est composée de fibrilles de transthyrétines (TTR). Cette protéine, principalement produite par le foie, est responsable du transport de la thyroxine de la vitamine A.
Dans un contexte physiologique normal, la TTR est sous forme tétramérique.
Les mutations du gène TTR sont à l’origine de modifications entraînant des interactions affaiblies entre les différentes sous-unités de la protéine :
- En présence de mutations, les monomères se dissocient et leur structure est caractérisée par un mauvais repliement entraînant ainsi la formation d’agrégats.
- Ces protéines mal repliées vont ainsi s’accumuler et former des fibrilles qui se déposeront dans les tissus et les organes.
Cette maladie génétique a un mode de transmission autosomique dominant. Il existe environ 120 mutations identifiées du gène TTR. L’ATTRh est due à une mutation ponctuelle du gène TTR ; il s’agit d’une substitution d’un acide aminé. La majorité de ces mutations sont amyloïdogéniques induisant ainsi l’instabilité des tétramères composant la TTR.
La majorité des mutations touchent plusieurs organes et il existe une importante hétérogénéité au sein des manifestations cliniques de la maladie mais des spécificités phénotypiques existent (neuropathies et cardiomyopathies).
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Oct., 2023